Peinture de Sr Gyslaine Dubé SmndaSMNDA

23ème CHAPITRE GENERAL
ROME 2005

PROVINCE EUROPE



CELEBRER ET BÂTIR NOTRE COMMUNION POUR LA MISSION

 

Sœur Gertrud Glotzbach Provinciale d' Europe nous parle de ce Chapitre au niveau de la Province Europe

Bientôt, nous allons célébrer le XXIIIe Chapitre Général de la congrégation.

Le thème d'ensemble est le suivant : (voir le site : smnda.org)

CÉLÉBRER ET CONSTRUIRE NOTRE COMMUNION POUR LA MISSION

Lors de nos Chapitres, la Mission est toujours la grande question d'actualité. C'est là un thème qui nous réunit toutes, jeunes et moins jeunes.

Dans la lettre de convocation du Chapitre général, on spécifie les points particuliers sur lesquels doit se porter notre attention à l'intérieur du thème général :
- Comment comprendre et interpréter aujourd'hui notre Mission Ad gentes et Ad extra ?
- Comment continuer le nécessaire regroupement des communautés en Afrique et quelles sont ses implications dans l'organisation interne de la communauté ?
Il est nécessaire d'évaluer le facteur démographique, de même qu'un certain nombre d'autres questions.

Parmi les questions qui ont été soumises aux diverses Provinces pour la préparation du Chapitre, nous pourrions retenir celle qui touche Notre Mission aujourd'hui - ici dans le contexte de l'Europe.


Conseil Provincial autour de Notre Dame à Sceaux
left to right: Srs. Charlotte Fuin (France/Suisse), Maria Victoria Elia Ansa (Spain)
Gertrud Glotzbach, Elvana Bender (Germany) Hubertine Holscher (Netherlands) Marion Carabott (U.K.) Helen Verstappen (Belgium) in brackets = Region


Les Sœurs furent invitées à réfléchir et à discuter cette question, non pas en théorie et non pas dans des termes du passé, mais de façon concrète en termes de Ici et de Maintenant. Dans son ensemble, l'intérêt de la communauté était manifeste, comme une preuve de la conviction :

Soeurs Blanches et Pères Blancs à Mours, au service de l'animation missionnaire et vocationnelle en Europe

'Que la Mission se vit jusqu'à la fin :
Qu'elle ne se termine pas quand cesse notre ministère actif en Afrique,
Qu'elle n'est pas limitée par la santé, la force, ni par l'âge ;
Qu'elle est comme un sillon qui se creuse toujours de plus en plus…
Que nos Sœurs plus âgées ont une contribution spécifique à offrir,
Que nous croyons fermement aux fruits que porte le dernier stage,
… Tout étant une participation au mystère pascal du Christ.'

Pour nous, en Europe, il est important de bien cerner la nature et le sens de la Mission ici et maintenant :
- Pour les plus âgées,
- Pour celles qui sont affectées à un service interne,
- Pour celles qui sont dans le ministère actif selon le sens et l'élan de notre charisme,
- Et pour celles qui travaillent à garder vivants les intérêts de l'Afrique et à préparer la formation de celles qui se joignent à nous.

 

Ce furent là quelques-uns des points qui ont fait brûler nos cœurs ou - pour emprunter une expression de Joan Chittister, 'qui ont fait surgir la flamme vive des charbons ardents sous la cendre', - si jamais ils étaient enterrés.

Une fois à Rome, la tâche consiste à entrer pleinement dans l'agenda du Chapitre et à voir à tous les aspects de la vie de la congrégation et de sa Mission.
En d'autres mots, il s'agit d'ouvrir toutes grandes les portes de nos cœurs et de nos esprits de façon à nous laisser porter par l'Esprit saint.

Voir le document pour plus...(ci-dessous)

Notre Mission aujourd'hui

Nous avons été frappées par la richesse des travaux des assemblées régionales, et par le consensus qui s'en dégage. Il y a une affirmation forte et claire de notre charisme pour l'Afrique, quel que soit le contexte dans lequel nous vivons. Femmes apôtres, nous sommes envoyées par le Père, à la suite de Jésus, pour vivre la mission ad extra dans l'Eglise, en communautés interculturelles. Cet envoi est source d'énergie et de communion entre nous.

Notre charisme est un don, un héritage à transmettre, et en même temps il est toujours devant nous, attendant d'être découvert et actualisé pour qu'il reste parlant dans notre monde en mutation.

Notre vocation missionnaire grandit au long des différentes phases de notre vie. C'est un chemin spirituel que nous poursuivons au jour le jour, comme un sillon que nous continuons à tracer, dans une intériorité grandissante.

Nous percevons une évolution dans nos mentalités, un climat nouveau : le Chapitre de 1987 avait " choisi la Vie " pour la congrégation, et ce choix s'est approfondi au long des années. Devant la réalité de nos diminutions, il y avait une certaine peur, parfois même de l'anxiété…Aujourd'hui comme hier, les diminutions peuvent être vécues douloureusement, mais nous sentons davantage de sérénité, d'espérance, de gratitude, quelque chose que nous pourrions appeler une " spiritualité des mains vides et ouvertes " : offrande de nous-mêmes, de ce que nous sommes, dans la confiance et l'abandon.

Au fil des années, l'expression " Notre Mission est UNE, où que nous soyons " prend de plus en plus de sens et s'enrichit d'une profondeur nouvelle. Les engagements peuvent prendre des formes différentes, mais c'est la même mission, et les défis qu'elle nous lance sont les mêmes partout, que nous soyons en Afrique ou en Eur/Amérique :


o Croire au Christ présent parmi nous, et à l'Esprit à l'œuvre dans notre monde

o Etre porteuses d'espérance, lutter contre le découragement et le défaitisme

o Faire œuvre de réconciliation, et pour cela la vivre d'abord en nous-mêmes, réconciliant en nous-mêmes les forces de division qui déchirent le monde

o Accueillir nos fragilités, nos pauvretés. Elles peuvent prendre différents visages selon les circonstances, mais elles sont présentes partout. Elles sont un appel à donner plus de place à Dieu, et aussi à grandir dans une attitude de compassion pour toute souffrance dans notre monde. Loin de nous enfermer en nous-mêmes, elles deviennent en nous ouverture et appel à collaborer avec d'autres.

Ces défis, vécus dans la foi et dans un " attachement fort et ardent à Jésus Christ ", renforcent notre communion les unes avec les autres, sœurs de partout et de toutes les générations.


Comment vivre la mission dans notre contexte d'Europe ?

the group photo of the provincial assembly.

Pour certaines d'entre nous, la mission en Europe prend la forme d'un service interne de la congrégation, ou d'un engagement à l'extérieur. Mais pour la plupart de nos sœurs, la mission ne se vit plus en termes d'activités. Elle se vit à un autre niveau, plus intérieur. Comme le disent nos Constitutions au n° 89 :
" Vient le jour de nous préparer au retrait de l'apostolat actif. C'est un appel à vivre notre vocation à une profondeur nouvelle dans un quotidien fait d'humbles services et de prière, invitation à une Pâque qui nous achemine vers la plénitude de la Rencontre. "

C'est un passage qui n'est pas toujours facile à vivre. La mission a souvent été vue en termes de choses à faire, et la perspective de s'arrêter provoque une insécurité, il y a comme une peur de perdre son identité. Pourtant, notre identité, notre valeur comme personne se situe à une autre profondeur !
Avec l'âge, la mission s'intériorise de plus en plus, et ce qui importe à cette étape, c'est une qualité d'être, c'est l'authenticité de ce que nous vivons.

Dans notre situation de Province d'Europe, nous nous sentons invitées à :

Sr Marguerite-Marie Luc à Marseille est  Déléguée episcopale de la Pastorale des migrants

o vivre le moment présent, insérées là où nous sommes, en laissant Dieu vivre en nous de plus en plus. C'est du " tout à Toi " que jaillit notre " tout à tous "

o soigner la qualité de nos relations, avec nos sœurs et avec toute personne (" la personne en face de moi est un événement "). Cela demande accueil, proximité, écoute, attention, solidarité, et une tendresse qui ne craint pas de s'exprimer. Rencontrer l'autre en vérité, c'est communiquer la présence aimante de Dieu, et la recevoir de l'autre.

o cultiver un regard positif sur nous et sur les autres. Laisser rayonner notre amour de l'Afrique et des Africains, en partageant notre expérience africaine, en sachant parler de la beauté et de la richesse de l'Afrique.

Groupe Agades à Paris

o poursuivre et intensifier notre engagement en faveur de la justice, de la paix, et de la sauvegarde de la création, comme la congrégation nous y a déjà plusieurs fois appelées. Il est urgent de nous mobiliser toutes, si nous voulons que notre terre corresponde davantage au rêve de Dieu : une terre où chacun et chacune ait des conditions de vie dignes d'un être humain, une terre qui soit, elle aussi, traitée avec respect, protégée, et non violentée pour le profit de quelques-uns. Il est important que certaines d'entre nous s'investissent, en notre nom à toutes, dans des réseaux qui œuvrent dans ces secteurs. Mais n'oublions pas que toutes, nous pouvons faire quelque chose : chacune de nous, là où elle est, peut contribuer à bâtir un climat de paix et de justice entre nous et autour de nous, dans le dialogue et le respect de la dignité de toute personne. Chacune aussi peut poser, dans le quotidien, de petits gestes qui contribuent à la sauvegarde de la planète.

o devenir plus conscientes de l'urgence de maintenir et d'intensifier le dialogue avec témoignage, celui de Sr Trees d'Heygere après celui de Sr Marie-Renée Wyseur,au colloque du 7et 8 /12/02 à la rue Friant, Organisé par les Pères Blancs et Soeurs Blanchesles musulmans. Depuis les origines de la congrégation, c'est un aspect spécifique de notre vocation. Les difficultés actuelles (terrorisme qui se réclame de l'Islam, islamisme agressif, problèmes d'intégration des jeunes dans les banlieues…), font que la plupart de nos concitoyens ont une image très négative de l'Islam. Loin de nous décourager, cette situation doit au contraire nous pousser à redoubler d'efforts pour travailler à un vivre ensemble convivial et respectueux. Il ne s'agit pas d'être naïves et de ne voir que le positif, mais bien de faire la distinction entre Islam et islamisme, et d'aider les autres autour de nous à faire cette distinction. Pour cela, nous sentons le besoin de nous informer davantage sur l'Islam, ses valeurs et aussi ses limites.

o porter une attention particulière aux femmes, qui sont souvent les premières victimes d'une société injuste, nous sentir en solidarité avec elles, lutter avec elles pour que leurs droits soient respectés.

o avoir le souci des étrangers, spécialement des migrants, qui ont fui leur pays parce que la situation y est trop difficile, et qui arrivent dans nos pays d'Europe, espérant y trouver une vie meilleure.

o soutenir les sœurs qui ont des engagements dans ces différents secteurs d'activité, nous intéresser à leur travail, le porter dans notre prière, et participer aux actions concrètes qu'elles nous proposent.

o garder le cœur et l'esprit ouverts à l'universel. L'internationalité est une des dimensions caractéristiques de notre vocation missionnaire. Nous ne la vivons plus tellement à l'intérieur de nos communautés, mais elle est bien présente dans le monde qui nous entoure, où tant de nationalités se côtoient. Il suffit souvent de franchir le seuil de sa maison pour rencontrer des personnes venues des quatre coins du monde. Quant aux sœurs qui vivent en maison de retraite, elles soulignent avec joie la diversité des cultures présentes au sein du personnel de la maison.

Communuté Carcassone

o aider à changer le regard que notre société porte sur la réalité du vieillissement. Nous sentons qu'il y a là un appel particulier pour notre Province, aussi nous y avons longuement réfléchi. Voici le fruit de nos partages :

Nous croyons fermement en la fécondité de cette dernière étape de notre vie missionnaire. Alors que la société marginalise souvent le grand âge, vu comme un fardeau, une réalité qui coûte cher et qui n'est pas rentable, nous avons à témoigner de la valeur sacrée de la personne et du sens de toute vie jusqu'à son accomplissement, en solidarité avec tous ceux et celles qui cherchent à donner sens à cette étape de leur vie.

Nous nous sommes demandé s'il y a une mission spécifique pour nos sœurs aînées. Plutôt que de parler de mission spécifique - ce qui contredirait l'affirmation que notre mission est une et reste une jusqu'à la fin - nous trouvons plus juste de dire que, à l'intérieur de cette mission unique, nos sœurs aînées ont une contribution spécifique à apporter : elles sont appelées tout particulièrement à être signes des valeurs de contemplation, d'intériorité, de gratuité que nous avons toutes à laisser grandir au long de notre vie. Savoir " vieillir gracieusement ", avec sagesse et tolérance, savoir lâcher prise, laisser l'être prendre le pas sur le faire, et accepter l'inévitable que sont les diminutions et la mort - celle de nos proches et la nôtre - tout cela est participation au mystère pascal du Christ :
" En lui, recommencer chaque jour, durer dans les situations difficiles, accepter souffrances, départs, diminutions, tout devient source de Vie. " (Constitutions n° 22)

Il est bon que les plus jeunes sœurs aient l'occasion de rencontrer nos sœurs aînées, car celles-ci ont beaucoup à apporter aux générations qui les suivent, et le témoignage de leur vie est parlant. Ce témoignage rayonne d'ailleurs au-delà de notre famille religieuse. Là où nous avons des communautés de sœurs aînées insérées dans des maisons de retraite tenues par d'autres, il n'est pas rare que les personnes qui dirigent ces maisons nous disent combien elles apprécient nos sœurs. La qualité de leur vie, de leur présence, a changé quelque chose dans l'esprit de la maison, nous dit-on. N'est-ce pas là le fruit de toute une vie donnée à Dieu et façonnée par la mission en Afrique ? Oui, nous sommes missionnaires jusqu'au bout.


Srs Heidi Arnegger, Cecilia Bachalska et Maria Teresa Sanz de Pablo avec
les candidates à Lublin (2004) -3 d'entre elles sont maintenant en Afrique pour leur formation

Avec la longévité qui augmente, l'étape de la vieillesse se prolonge. Pour vivre sereinement cette étape de notre vie, avec les défis qu'elle comporte, nous avons besoin d'aide. Les communautés doivent être accompagnées, surtout celles qui ne vivent plus dans nos propres maisons. C'est par amour pour la mission qu'elles ont accepté ce changement, et elles ont besoin d'être soutenues, de sentir qu'elles font partie à part entière de notre " corps pour la Mission ", de recevoir des informations sur le vécu de la congrégation, sur le monde. Les sœurs ont besoin d'être écoutées, aidées dans les moments plus difficiles.

Devant la diminution du personnel actif, il est important de faire un bon usage des énergies que nous possédons et de les canaliser au mieux. Il y a des services essentiels à assumer pour une meilleure qualité de vie pour toutes, et il nous faut veiller à ne pas laisser aller jusqu'à l'épuisement les sœurs qui assurent ces services. Nous avons à être créatives, et aussi à nous entraider en partageant les expériences vécues dans les diverses Régions de la Province. Chaque situation est unique, mais nous pouvons nous éclairer mutuellement. C'est là aussi une des richesses de notre Province d'Europe.


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